" Si, à une époque antérieure, Gayatri Spivak a pu décrire une situation dans laquelle des hommes blancs désiraient sauver des femmes «basanées»
d’hommes «basanés» 2 , à l’ère de l’internationale gay et de la réappropriation par la droite du concept d’«agency», de puissance d’agir, la situation s’est considérablement compliquée. Aujourd’hui, s’il fallait la décrire, il faudrait dire que des femmes basanées (gay ou straight) et des hommes gays basanés (qui soit résident dans la métropole euro-américaine, soit travaillent dans leur pays d’origine pour des ONG financées par des fonds euro-américains) et leur alliés blancs de tous genres et de toutes sexualités ont entrepris de sauver des femmes basanées (qu’elles soient «gay» ou « straight ») et des hommes «gay» basanés (dans le Tiers-Monde aussi bien qu’en Europe et aux États-Unis) d’hommes « straight » basanés."