Ahmet in Tunisia sent me this: "Asad, this an extensive and interesting interview in a french language Tunisian daily the with the knowledgeable french expert, like so many of them, here is some quotes -- and notice how, from such a long interview, the editors choose a headline that bashes Saudi Arabia, quite a reflection of how much abhorred that regime is here save for its clients, whom Kepel talks about :
"il y a un phénomène, on le voit en Tunisie, de salafisation. Ce phénomène est dû au fait que l’Arabie Saoudite dispose de capitaux gigantesques et qu’elle est en train de transformer le wahhabisme en une sorte d’église de l’Islam. Le salafisme étant caractérisé par son refus de réfléchir et par son adoration pour les ulémas saoudiens."
"Je me souviens avoir rencontré au Pentagone Paul Wolfwitz avant l’invasion de l’Irak . En attendant de voir le responsable américain , j’étais très surpris de voir dans l’antichambre des chiites irakiens.
Ils m’ont dit que le chiisme, c’est formidable. C’est comme les juifs d’une certaine manière, parmi lesquels on compte beaucoup de progressistes, de communistes et puis qui sont devenus aujourd’hui libéraux, etc. Wolfwitz était en effet convaincu que le chiisme en Irak serait le modèle qui ferait tomber de l’intérieur l’Iran. Par élimination démocratique en quelque sorte. Pour l’instant, c’est plutôt le contraire qui s’est produit. Pour ce qui est de l’hypothétique conflit entre les l’islamisme et l’idéal démocratique , effectivement, on voit bien , davantage en Egypte qu’en Tunisie que «la mère des batailles» sera entre les salafistes et les Frères musulmans. Les salafistes soutenus en grande partie par l’Arabie Saoudite de même du reste que l’armée égyptienne aujourd’hui je crois, alors que les Frères musulmans un peu partout ont le soutien du Qatar."
Ils m’ont dit que le chiisme, c’est formidable. C’est comme les juifs d’une certaine manière, parmi lesquels on compte beaucoup de progressistes, de communistes et puis qui sont devenus aujourd’hui libéraux, etc. Wolfwitz était en effet convaincu que le chiisme en Irak serait le modèle qui ferait tomber de l’intérieur l’Iran. Par élimination démocratique en quelque sorte. Pour l’instant, c’est plutôt le contraire qui s’est produit. Pour ce qui est de l’hypothétique conflit entre les l’islamisme et l’idéal démocratique , effectivement, on voit bien , davantage en Egypte qu’en Tunisie que «la mère des batailles» sera entre les salafistes et les Frères musulmans. Les salafistes soutenus en grande partie par l’Arabie Saoudite de même du reste que l’armée égyptienne aujourd’hui je crois, alors que les Frères musulmans un peu partout ont le soutien du Qatar."
"Oui, parce que les mouvements islamistes issus de la matrice des Frères musulmans comme Ennahdha même s’ils ont évolué et se sont fortement différenciés de l’esprit qu’on appelle apparatchiks des Frères égyptiens, néanmoins, ils ont encore des contradictions en leur sein. Et je vois qu’Ennahdha recèle, et c’est probablement un élément de sa force, fait cohabiter des tendances différentes. Ennahdha est un peu à l’image du Parti socialiste français du fait qu’elle est traversée par divers courants! L’un des principaux dirigeants du MTI dont je tairai le nom me disait récemment qu’au fond, le passage des Frères musulmans à Ennahdha, est un peu le passage du Parti communiste au Parti socialiste. Je pense que ce qu’il voulait dire par là, c’est que l’abandon de la dictature du prolétariat et de la violence révolutionnaire pour les communistes équivaut à l’abandon de la charia et du recours à la force pour les islamistes.""